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Philosophes

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De Jésus de Nazareth à Jésus-Christ - 1ère partie : la méthode

Dialogue avec André Sauge

De Jésus de Nazareth à Jésus-Christ - 1ère partie : la méthode

Illustration : Nelly Damas pour Foliosophy.

Quand les traducteurs font mine de confondre un baluchon avec une croix.

MCS : Vous venez de publier, cher André, deux ouvrages très documentés, solidement étayés, sur Jésus de Nazareth et l’enseignement qu’il nous a laissé1. Vous vous attachez à démontrer que Jésus de Nazareth, un Nazaréen mort la veille de pâque de l’an 30, n’est pas Jésus-Christ, lequel est un personnage fictif, une fabrication élaborée à la fin du Ier siècle. Je vous cite : “ (...) le christianisme <est> la première hérésie greffée sur l’enseignement de Jésus de Nazareth”2 . L’affirmation est sans ambiguïté, prometteuse à mon sens, parce qu’elle annonce la possibilité de comprendre l’histoire de cette parole, sa naissance, puis la torsion qu’on lui a fait subir par la suite, au travers de votre travail critique qui accepte les risques du tsunami qu’il est susceptible de déclencher. Car toutes rigoureuses et fines que soient vos démonstrations, elles n’y vont pas par quatre chemins. A un lecteur de votre premier cercle avant publication qui vous recommandait de mieux contenir vos indignations, vous avez rétorqué : “...des indignations mieux contenues, hélas ! Demander de l’urbanité à un paysan ! “3

Mais venons-en au début. Au tout début : qu’est-ce qui vous a mis sur la piste de la distinction entre Jésus de Nazareth et Jésus-Christ, à quelles sources avez-vous eu recours pour fonder votre travail et quelle en a été la méthode ?

AS : En réalité, la distinction entre Jésus de Nazareth et Jésus-Christ a été un aboutissement, contemporain à peu près de la publication d’un premier ouvrage en 2011 / 20124. Je crois qu’il vaut la peine de raconter par quel hasard je me suis rendu compte, à un moment donné, que, pour résoudre l’énigme de l’origine des Evangiles, il fallait remonter à Jésus de Nazareth lui-même. Si ce n’est pas possible, inutile de dépenser son intelligence à ce qui ne peut être qu’une fantasmagorie.

Pour résoudre l’énigme de l’origine des Evangiles, il fallait remonter à Jésus de Nazareth lui-même. Si ce n’est pas possible, inutile de dépenser son intelligence à ce qui ne peut être qu’une fantasmagorie.

Quand un collégien allume l’étincelle sans le vouloir

Tout a commencé par un étonnement devant une traduction que je connaissais pourtant depuis très longtemps, depuis mes premiers contacts avec les évangiles dans le contexte de mon éducation catholique rurale. Me voici enseignant le grec, assez tardivement dans ma carrière scolaire, au collège de Saussure, aidant les élèves de 4e dans leur préparation de l’oral de maturité en grec. J’avais admis pour eux la possibilité de choisir, dans l’Evangile de « Luc », divers passages en grec dit de la koinè, grec standard de la période gréco-romaine, un grec donc à la syntaxe relativement simple, mais absolument conforme à celle de la langue classique, issue du dialecte attique. Je savais en effet, à ce moment-là, comme tout étudiant en grec, que l’évangile de Luc était écrit tantôt dans un grec standard, tantôt dans un sabir sémitico-grec, c’est-à-dire dans un grec proche de celui de la traduction de la Septante, traduction de la bible hébraïque en grec. 

En 2004, si je me souviens bien, un élève était en train de travailler sur une sentence de Jésus, “hostis ou bastazei ton stauron heautou kai erkhetai opisô mou ou dunatai einai mou mathêtês”. Je lui demande de me traduire la phrase et je l’entends dire : « Celui qui ne porte pas sa croix…  - Quoi ? « Stauros » ne veut pas dire « croix » ! – C’est ce qui est écrit dans les traductions ! » me répond l’élève.

C’est d’avoir entendu le mot grec « stauros », mis en rapport avec « crux », « croix », alors qu’il n’en comporte pas du tout, dans sa notion, l’idée, que je me suis aperçu tout à coup que je n’avais jamais, jusqu’alors, regardé de très près le texte grec des évangiles. Je ne peux expliquer ici la traduction que je fais de la sentence [Celui qui ne porte pas son propre balluchon à l’épaule et vient à ma suite, celui-là ne se donne pas les moyens (n’a pas la capacité) d’être mon disciple (quelqu’un qui s’est imprégné de mes règles de conduite) ». Jésus parle de cette façon à ceux qui veulent bien le suivre dans sa marche vers Jérusalem. Ce qui était immédiatement certain, pour moi, c’est que « stauros », dans ce contexte, ne pouvait pas signifier « croix », pas même par métonymie. En outre, un vivant s’adressant à des individus qui le suivaient ne pouvait les inviter à porter « leur croix », comme s’il avait su qu’il allait à Jérusalem pour y être lui-même crucifié et que, ce que chacun avait de mieux à faire, c’était de l’imiter ! Jésus initiateur d’un suicide collectif ? Je suis en présence d’une vaste mystification !

Jésus initiateur d’un suicide collectif ? Je suis en présence d’une vaste mystification !

A partir de ce moment, j’ai décidé de traduire tous les passages de l’Évangile de Luc écrits dans le grec de la koinè, de les détacher du reste de l’évangile, du reste des évangiles ; j’ai acquis peu à peu la conviction que nous avions-là un enseignement remontant à Jésus de Nazareth lui-même. Je travaillais à l’appui d’un constat : dans ce texte en grec de la koinè, s’exprime quelqu’un qui a une telle maîtrise du paradoxe qu’il n’est pas possible que ses paraboles, par exemple, remontent à une tradition orale selon la doctrine dominante dans les milieux de l’exégète protestante de ce que l’on appelle les deux sources, un écrit, l’Evangile de Marc, que l’on situe vers 70, et un recueil de « paroles » (sentences, paraboles, discours même) que des communautés de croyants en Jésus ressuscité se seraient remémorées et auraient réinterprétées au filtre de ce que la « résurrection » révélait de nouveau sur l’auteur de ces paroles. 

MCS : Des sources purement orales n’auraient pas pu rendre la précision des paradoxes formulés par Jésus de Nazareth, c’est ça ?

AS : Oui, c’est ça. Or la fabrication de ce recueil de paroles issu d’une source orale purement supposée, source dite Q, « Quelle » en allemand, s’appuie sur les sentences, paraboles, discours, pour la plus grande part, communs à Matthieu et Luc. Les adeptes d’une source orale des paroles, paraboles, etc., de Jésus-Christ ont supposé que ce qui était commun à Matthieu et à Luc dérivait de sources orales communes.  Pourquoi ne pas avoir supposé que ce bien commun aux deux évangélistes remonte à une source écrite ? Ou encore, pourquoi ne pas supposer que l’un des deux évangiles a été écrit sur le modèle de l’autre ? Mais l’objection la plus grave est la suivante : selon la méthode employée pour reconstituer une source orale, aucune des paraboles en grec de la koinè dans Luc ne peut être retenue dans cette source : elles ne se lisent que dans Luc ! Or Jésus, Christ ou pas, sans ces paraboles, devient fade. Après avoir traduit le texte en grec de la koinè de « Luc », je me confirme l’axiome suivant : ou bien il est possible d’attribuer à un maître de sagesse, à Jésus de Nazareth lui-même, telle sentence, telle parabole, tel discours, telle réplique, ou bien ce n’est pas possible, et dans ce cas il ne nous reste qu’à jeter aux orties le tout des Evangiles, et tout le reste du Nouveau Testament. 

J’ai acquis peu à peu la conviction que nous avions-là un enseignement remontant à Jésus de Nazareth lui-même.

Ma question était dès lors : est-il une voie qui conduit à un personnage historique que l’on connaît sous le nom de Jésus de Nazareth, celui dont un Daniel Marguerat, professeur à Lausanne, disait au début des années 2000 qu’il est vain de tenter de remonter jusqu’à lui ?

Existe-t-il, en dehors des textes du Nouveau Testament, un témoignage écrit, datable, qui permettrait de remonter jusqu’à Jésus ? Au moment de la retraite, en 2007, il m’a été possible d’assister à des rencontres dans le cadre d’un séminaire conduit par le professeur de l’histoire du christianisme primitif à la faculté de théologie de Genève, Enrico Norelli. Je découvre alors l’existence d’un dénommé Papias sur lequel notre historien venait justement de publier une thèse en italien. De ce Papias nous ont été transmises, par Eusèbe (265-339), évêque de Césarée (Palestine) au temps de Constantin, des citations, en vérité dérangeantes, mais que la tradition exégétique traitait, pardonnez-moi l’expression, « par-dessus la jambe », sous divers prétextes : selon le jugement d’Eusèbe, par exemple, Papias n’était pas très intelligent. 

Existe-t-il, en dehors des textes du Nouveau Testament, un témoignage écrit, datable, qui permettrait de remonter jusqu’à Jésus ?

Qui était Papias ?

A quoi s’en tenir à propos de ce personnage ? La tradition le situe à Hiérapolis (Pamukkale aujourd’hui) et fait de lui un « épiscope » (surveillant ), une fonction du prêtre (cohen) qui dirige une communauté essénienne). Or, ce n’est pas possible car la fonction a été introduite dans les communautés « christiennes »5 au début du IIe siècle. Papias « épiscope » est donc une qualification légendaire. Il est probable que ce dernier a publié son ouvrage dans les années 80-90, à l’époque où il a pu rencontrer et interroger des compagnons (3e génération) des disciples (2e génération) de Jésus de Nazareth lui-même (1ère génération). « Le maître » est condamné à mort la veille de pâque de l’année 30 (selon ce que je montre dans De Jésus de Nazareth…) ; disons que la période historique de ses disciples (2e génération) va de 30 à la fin de la guerre de Judée (70) ; la génération suivante, celle des compagnons des disciples (3e génération), va, approximativement, de 50-60 à 30 – 40 ans plus tard (90-100). Disons que Papias a pu les rencontrer en Asie (province d’Ephèse), venus de Palestine au moment de la guerre de Judée et après la défaite, après 70, dans les années 80-90. A l’appui de l’information qu’il donne lui-même, il est impossible qu’il ait composé son œuvre entre 110 et 125 selon le point de vue majoritaire des exégètes.

Je fais ma propre lecture des citations de Papias, et j’y découvre ce que je cherchais, l’existence de textes remontant en effet au « maître » (Kurios / Rabbi), à Jésus de Nazareth, tout simplement parce que ce dernier avait demandé à un dénommé Matthieu de « mémoriser », de « prendre des notes » de ses paroles et de ses actes, ce qu’il a fait en araméen, selon ce qu’affirme Papias lui-même. Evidemment : Jésus s’adressait à un auditoire composé de toutes les couches de la population, hommes et femmes : il le faisait donc en araméen. Cela ne signifie pas qu’il ignorait le grec.

Ne lâchons pas ce que nous avons pris en main : le Maître a demandé à Mathieu de prendre des notes de certains de ses propos. Celui-ci les a prises en araméen selon ce qu’a écrit Papias. Il ne lui a pas demandé d’écrire sa biographie en habit d’Evangéliste.

Jésus a demandé à Mathieu de prendre des notes de ses propos, évidemment marquants. Il ne lui a pas demandé d’écrire sa biographie en habit d’Evangéliste.

Qu’en est-il de la traduction en grec standard de ce document en araméen ?

Le préambule de l’Evangile attribué à « Luc », rédigé en grec de la koinè, dans le style des rhéteurs antiques, permet de déduire que l’auteur de ce préambule a traduit, dans la langue du préambule évidemment, les documents d’une affaire qu’il a lui-même suivie de loin dès le début, documents dont les témoins visuels et ceux qui les ont mis par écrit (les hupêretai, les « rameurs », ceux qui écrivent sous dictée, ils sont deux, Matthieu et Marc) ont reconstitué l’ordre (chronologique) : il a fallu, en effet, insérer dans le recueil des paroles les anecdotes rapportées par Simon, notées par Marc, ce que Jean l’Ancien lui-même attestait. Puis la phrase qui introduit les Actes des Apôtres laisse entendre qu’ils sont la suite des actes et paroles de Jésus de Nazareth. Or ce texte est également fait d’une alternance de récits en sabir sémitico-grec et en grec standard (de la koinè). Un passage en grec de la koinè permet de dire avec certitude qui en est l’auteur. 

Il y a eu, à Jérusalem, vers 51 une grande rencontre, en Assemblée, des Nazaréens pour savoir si Paul de Tarse…

MCS : Le fameux Paul, mort en 64, comme vous le montrez dans De Jésus de Nazareth à la fondation du christianisme, à l’origine persécuteur des premiers compagnons de Jésus de Nazareth avant de se « convertir » à l’enseignement de Jésus ?

AS : Lui-même. Vers 51, donc, des Nazaréens se sont réunis pour savoir si Paul de Tarse avait raison de ne pas faire de la circoncision la marque de l’intégration dans les Assemblées. En approuvant la politique de Paul, l’Assemblée a consommé la rupture d’avec la synagogue (ce qui ne veut pas dire, la rupture d’avec les Juifs dans leur ensemble). De toutes façons, depuis Jésus lui-même, la validité de la Loi de Moïse avait été relativisée.

MCS : Vous indiquez d’ailleurs dans vos ouvrages que Jésus de Nazareth a  précisément  voulu  libérer les Judéens (Juifs) de la rigueur de la loi mosaïque – une rigueur qui n’excluait pas l’hypocrisie, comme nous le verrons notamment dans l’épisode de Marie-Madeleine. Je vous cite : « la bonne nouvelle de Jésus, son évangile, que cela soit dit clairement, c’était celle de l’affranchissement de la loi de Moïse, c’est-à-dire de la loi d’alliance de YHWH avec son peuple »6. Et que c’est grâce à Silas, grâce à qui l’enseignement de Jésus de Nazareth est arrivé jusqu’à nous.

AS : En effet. A l’issue de l’Assemblée de 51, donc, deux hommes, scribes et lecteurs (portant le titre de prophètes), dont un dénommé Silas, ont été chargés d’écrire une lettre à l’adresse de l’Assemblée d’Antioche pour faire connaître la décision. Paul, les Antiochiens qui l’avaient accompagné et donc Silas, le scribe, qui devait lire la lettre, sont allés à Antioche ; après avoir exécuté ce qui lui avait été demandé, Silas n’a pas voulu retourner à Jérusalem. Il a proposé à Paul de l’accompagner dans ses voyages, pour fonder de nouvelles Assemblées et diffuser les codex contenant l’enseignement de Jésus : Silas aura la charge de les lire et de les commenter. Sur le chemin vers Troas, un port proche de l’entrée de l’Hellespont, Paul s’est vu confier, par sa mère juive, un jeune homme, Timothée. Voici les trois hommes, Paul, Silas et Timothée, arrivés dans le port de Troas, où ils doivent passer la nuit dans l’attente d’un navire. Au cours de la nuit Paul a un rêve, qu’il nous faut lire dans sa version la plus complète : « Réveillé donc (par le rêve), [Paul] nous raconta ce qu’il avait vu et nous avons réfléchi et conclu que le maître nous faisait appeler nous aussi pour annoncer la bonne nouvelle aux habitants de la Macédoine. (11) Le lendemain, nous avons embarqué et nous nous sommes dirigés tout droit vers Samothrace… » 

Sans la traduction de l’enseignement de Jésus en grec de la koinè par Silas, il nous aurait été impossible de le restituer.

Paul a raconté son rêve aux deux hommes qui l’accompagnaient, Silas et Timothée et ce sont ces deux hommes que recouvre l’emploi de « nous », dans il (Paul) nous (à nous, Silas et Timothée) raconté son rêve… Il est évident, également, que le narrateur, c’est celui qui accompagne Paul depuis Antioche, à savoir Silas (il est d’autres indices dans le texte de la koinè, qui confirme son identité), qui est également le traducteur de l’araméen en grec standard de l’enseignement de Jésus et le rédacteur du Mémoire des Nazaréens. Silas était un juif hellénophone de Jérusalem, un jeune homme, au temps de Jésus, qui a immédiatement adhéré à l’appel, lancé dans la synagogue de Nazareth, de s’affranchir de la Loi de Moïse. Sans la traduction de l’enseignement en grec de la koinè, il nous aurait été impossible de le restituer. Or rendre à Silas son œuvre, c’est étaler l’imposture de la « tradition » à l’appui de laquelle l’institution chrétienne, par le magistère des Eglises, prétend se rattacher, par les apôtres, non pas à Jésus de Nazareth, mais à Jésus-Christ. 

Rendre à Silas son œuvre, c’est étaler l’imposture de la « tradition » à l’appui de laquelle l’institution chrétienne, par le magistère des Eglises, prétend se rattacher, par les apôtres, à Jésus-Christ.

Papias permet en outre de remonter à l’existence d’une première Ekklêsia, une Assemblée de type grec (c’est le nom de l’Assemblée d’Athènes) à la tête de laquelle a été élu un Conseil (Presbuterion en Palestine d’alors), composé de sept membres, de sept Presbuteroi, dont il nous donne la liste : André, Simon (Pierre dans le texte d’Eusèbe), Philippe, Thomas, Jacques et Jean, fils de Zébédée (le patron pêcheur), Matthieu. Si Papias, et surtout Eusèbe qui le cite, autorité de l’Eglise, avait su que ces sept Anciens étaient aussi appelés apôtres, élus par le Maître, il nous l’aurait dit.  La belle affaire, nous disent les spécialistes du Nouveau Testament, qui comprennent ce qu’ils lisent, encore une fois, dans les limites de la Tradition des Eglises, gardiennes de la Vérité des origines (!) et de la juste lecture de textes considérés comme « sacrés » : « apôtres » dans la phrase de Papias serait sous-entendu (c’est ce qu’explique Enrico Norelli, mais la syntaxe exclut une telle hypothèse), ou Anciens ou Apôtres, ce serait la même chose (point de vue d’Eusèbe, e tutti quanti). Or, il n’est pas besoin de longtemps discuter : nul ne peut honnêtement commenter un texte à l’appui d’une notion qui n’y est pas. Du silence, on ne peut rien déduire. Papias laisse donc entendre que des disciples, et non des apôtres, qui se rattachent à Jésus de Nazareth, ont fondé une Assemblée, sans doute après la mort du Maître, et ont élu, à la tête de cette Assemblée, un Conseil. Aucun témoignage ne laisse entendre que Jésus ait fondé une Assemblée ; a fortiori, il ne peut avoir « sélectionné » douze disciples pour être ses « apôtres », « chargés de mission ». L’organisation de l’Assemblée fondée par les disciples est démocratique ; elle n’est pas hiérarchisée.

Nul ne peut honnêtement commenter un texte à l’appui d’une notion qui n’y est pas. Du silence, on ne peut rien déduire.

MCS : Pourquoi est-il crucial pour votre démonstration que les textes originels ne désignent pas les disciples comme “apôtres” ? Quelle différence entre “disciples” et “apôtres” ? 

AS : Sous l’opposition « disciples » / « apôtres » est en jeu la Tradition des Eglises chrétiennes (orthodoxe, catholique, protestante), tradition qui repose sur ce qu’a écrit Irénée au début du livre III de l’Adversus haereses (Contre les hérésies) dans un ouvrage daté de la fin du IIe siècle. Pour faire simple, Irénée affirme que l’écriture des quatre Evangiles, dits canoniques, Matthieu, Marc, Luc, Jean, se rattache directement à deux Apôtres (Matthieu et Jean), indirectement à deux autres Apôtres, Marc à Pierre, Luc à Paul. Le premier de ces Evangiles, attribué à Matthieu, aurait été écrit à Rome au temps où « Pierre et Paul y prêchaient l’Evangile et posaient les fondements de l’Eglise » (entre 64 et 67). Pierre aurait été un auditeur de l’Evangile de Jésus-Christ, lequel l’aurait révélé lui-même à Paul. C’est évidemment faux ! Il est exclu que Matthieu se soit trouvé à Rome à l’époque où Paul y était. D’après ce que nous pouvons déduire du Mémoire écrit par Silas, « l’Evangile » de Paul, c’est tout simplement celui des notes prises par Matthieu, traduites en grec standard par Silas. 

Or le premier moment de la tradition qui rattache, selon Irénée, le premier Evangile écrit à « Jésus-Christ » par l’intermédiaire d’un apôtre (Matthieu) est la manipulation d’une phrase de Papias qui rattachait un « écrit en araméen » à Jésus de Nazareth en personne ; Tout repose sur un bricolage syntaxique produisant un leurre éblouissant, au point qu’à toutes les cérémonies eucharistiques, un personnage consacré, autorisé à le faire par investiture divine, « proclame la parole de Dieu pour les siècles des siècles » !

Voilà pourquoi il est important de démontrer que le groupe des Anciens énumérés par Papias avait statut de « disciples » de Jésus de Nazareth et non « d’apôtres », « élus par Jésus-Christ » ; la tradition apostolique est une fiction fixée à la fin du IIe siècle, par Irénée, évidemment à la demande d’un groupe de connivence épiscopal. Il est possible de montrer qu’Irénée, à la façon dont il formule les choses, ne prenait pas à son compte la doctrine qu’on lui a demandé d’exposer.

La tradition apostolique est une fiction fixée à la fin du IIe siècle évidemment à la demande d’un groupe de connivence épiscopal.

La première Ekklêsia des Chrestiens (les secourables)

AS : Pourquoi les disciples ont-ils fondé une Ekklêsia si ce n’est pour entretenir le souvenir de ces paroles, dont Matthieu, un des membres du Conseil, a pris des notes ? Le même Papias, comme nous l’avons vu, nous informe qu’un autre disciple a pris des notes d’anecdotes concernant le Maître, racontées par Simon. Simon, un pêcheur, un illettré, a raconté ses anecdotes également en araméen. 

Nous voici en possession de l’existence d’une Assemblée de disciples du Maître, ayant donc vécu avec Jésus, de deux recueils de paroles ou d’anecdotes rédigés en araméen, tenant mémoire de ce que le Maître a dit ou fait, selon ce que Papias rapporte. 

J’en déduis que le texte en grec de la koinè dans l’Evangile de Luc est celui des « actes et paroles », de l’enseignement en actes et en paroles, du Maître, c’est-à-dire de Jésus de Nazareth

Premier constat qui me permet de rejoindre votre question de départ : à aucun moment, dans ce texte en grec de la koinè, il n’est question de « Jésus-Christ », et, lorsqu’il est question de « roi » (de messie en hébreu), c’est pour inviter expressément à en faire l’économie.

J’en déduis que le texte en grec de la koinè dans l’Evangile de Luc est celui des « actes et paroles », de l’enseignement en actes et en paroles, du Maître, c’est-à-dire de Jésus de Nazareth. 

Sur la tradition apostolique, cela suffira ; il est inutile de démonter ici toute sa fabrique par Irénée et de montrer que le seul apôtre, parmi les quatre, ce fut Paul, et il fut apôtre non du « Christ » comme le proclament les lettres qui lui sont attribuées, mais des Assemblées nazaréennes, qui, elles, se rattachaient à Jésus de Nazareth et non à Jésus-Christ. 

Lorsqu’il est question de « roi » (de messie en hébreu), c’est pour inviter expressément à en faire l’économie.

Une méthode historico-critique à l’appui de la thèse

MCS : Vous procédez par ce que le préfacier de « De Jésus de Nazareth à la fondation du christianisme », Christian Desîlets7, identifie comme la méthode historico-critique qui tient compte de tous les éléments relatifs au texte, qu’ils soient grammaticaux, sémantiques, narratologiques, rhétoriques, et qui prend évidemment en compte le contexte historique, une analyse à 360 degrés, en somme, qu’on imagine difficile à assurer en solitaire. Que répondez-vous aux sceptiques qui y voient une méthode si « ardue qu’elle est impraticable »8 par la somme de connaissances qu’elle exige ?

AS : Les sceptiques sont-ils sceptiques sur la capacité de s’élever à un point de vue global et synthétique sur un domaine de connaissance ou sur la somme de connaissances qu’il faut accumuler pour satisfaire à une méthode « si ardue qu’elle est impraticable » ? 

Si c’est le caractère ardu de ma méthode qui est visé, on ne peut pas dire qu’elle est impraticable, puisque je la pratique. Et je n’ai jamais considéré que mes capacités intellectuelles étaient « supérieures ». Les capacités intellectuelles ne sont pas choses quantifiables. Elles se manifestent dans un comportement, et, en ce qui concerne l’intelligence, soit on se comporte intelligemment – et cela tout le monde peut le faire – soit on ne se comporte pas intelligemment, et cela aussi est à la portée de tout le monde, même de grands savants. 

Les sceptiques sont-ils sceptiques sur la capacité de s’élever à un point de vue global et synthétique sur un domaine de connaissance ou sur la somme de connaissances qu’il faut accumuler pour satisfaire à une méthode « si ardue qu’elle est impraticable » ?

Si la question est de savoir s’il est possible de s’élever à un point de vue global et synthétique dans un domaine de connaissance comme celui des textes d’une tradition religieuse donnée, en l’occurrence le judaïsme et le christianisme, la question est susceptible d’une réponse positive.

En tout domaine, une démarche de connaissance consiste à se donner méthodiquement les moyens de clarifier les points obscurs ou restés obscurs du domaine. En biologie, par exemple, la tâche des chercheurs, aujourd’hui, est d’expliquer le fonctionnement mental de tout être vivant, et spécifiquement de l’être humain. La tâche est autrement plus ardue que celle qui consiste à comprendre comment ont été fabriqués des textes, puisqu’il s’agit de comprendre comment se fabrique de la pensée. Les biologistes réussissent dans leurs découvertes progressives du fonctionnement mental dans la mesure où ils partent de l’hypothèse que ce fonctionnement n’est pas « mystérieux », est susceptible d’être expliqué, par une observation adéquate de l’objet. 

La tâche des biologistes est autrement plus ardue que celle qui consiste à comprendre comment ont été fabriqués des textes, puisqu’il s’agit de comprendre comment se fabrique de la pensée. 

Les spécialistes des textes qu’ils considèrent comme « sacrés » se compliquent la tâche par le présupposé que l’origine de leur objet, par définition, échappe à l’observation parce que cette origine a quelque chose de divin. Dire cela, c’est compliquer d’emblée, à l’infini, l’approche de l’objet puisque, par cette définition, il est inapprochable. Or, comme on me l’a reproché pour les études homériques9, j’avance dans le domaine des études des textes sacrés comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, tout simplement parce que je ne traite pas ces domaines comme des magasins de porcelaine.

Dire que les textes sont « sacrés », c’est compliquer d’emblée, à l’infini, l’approche de l’objet puisque, par cette définition, il est inapprochable.

Je considère que les textes homériques, comme les textes sacrés, ont été fabriqués, et c’est leur fabrication que j’essaie de comprendre, en recourant à tous les moyens qui permettent de le faire. Ce qui est simplement requis, c’est la capacité d’intégrer sous un point de vue synthétique toute la complexité d’un domaine ; il suffit pour cela de ne pas escamoter dès le départ cette complexité en se donnant pour connu ce qui ne l’est pas (ce n’est pas parce que l’on proclame dans tous les lieux de culte chrétiens « Epître de Paul aux Romains » que je dois admettre d’emblée qu’elle est de Paul) ou par d’autres a priori, comme l’est celui de la « tradition apostolique », par exemple. Et il s’agit d’aborder le domaine de manière pertinente. La seule première question pertinente à propos de Jésus de Nazareth est celle de savoir s’il est possible de remonter jusqu’à lui et cela en puisant ses informations en dehors du Nouveau Testament. Si je pose que la seule chose qui compte, c’est de remonter à Jésus de Nazareth, d’emblée je renonce à Jésus-Christ et à ses pompes. 

Je considère que les textes homériques, comme les textes sacrés, ont été fabriqués, et c’est leur fabrication que j’essaie de comprendre, en recourant à tous les moyens qui permettent de le faire.

Une thèse qui suscite de la résistance 

Ensuite, il s’agit de respecter la spécificité d’un document écrit. Le comité directorial d’une revue fort savante10, à qui j’avais envoyé le premier chapitre de De Jésus de Nazareth… en vue d’une publication éventuelle, m’a fait la réponse suivante : « Les consultants de la Revue qui ont reconnu l’auteur s’étonnent de voir qu'un historien comme lui (merci, Messieurs, pour l’ironie) accordait autant de fiabilité historique à Eusèbe d'abord et à Papias ensuite. Ceux qui connaissent Eusèbe savent bien qu'il n'était pas très regardant sur la fiabilité de ses sources et qu'il privilégiait ce qui lui convenait. Quant à savoir ce que Papias a dit et qu'on n'a que de seconde main, cela doit aussi être présenté et discuté de manière beaucoup moins rapide que ne le fait l'auteur. » 

Eusèbe, historien contesté mais citateur fiable

Ma réponse à ce comité éditorial a été la suivante : « […] à propos d’Eusèbe et de Papias : je n’accorde aucune fiabilité historique à Eusèbe, d’autant moins que j’ai, à mes yeux du moins, démontré que tout ce qu’Eusèbe raconte sur la naissance de l’Eglise et sur le Christ repose sur une imposture forgée au tournant des deux premiers siècles, disons entre 80 et 110. Au début de mon [ouvrage], Eusèbe ne m’intéresse qu’en tant qu’il cite un auteur (ce qu’un historien antique faisait rarement) ». 

La question qui se pose alors n’est pas celle de la fiabilité historique d’Eusèbe, c’est celle de sa fiabilité lorsqu’il cite un auteur. A-t-on un moyen de tester cette fiabilité ? Oui, Eusèbe a également cité Ignace d’Antioche, un auteur du 1er siècle, avec une fiabilité totale comme en atteste la comparaison avec le texte même d’Antioche, parvenu jusqu’à nous.

Eusèbe n’est peut-être pas fiable en tant qu’historien ; il est un citateur fiable. S’il laisse entendre qu’il cite un dénommé Papias, on peut raisonnablement croire qu’il cite ce Papias.

Maintenant, qu’en est-il de l’œuvre de l’auteur cité, Papias ? Parmi les auteurs antiques, chrétiens, seul Eusèbe cite Papias, qui est ignoré des Clément d’Alexandrie, Origène, etc., simplement mentionné par Irénée sur un point de doctrine. Mais si aucun auteur antique du IIe ou du IIIe siècle ne cite Papias, c’est parce qu’il était un témoin gênant, trop souvent en désaccord avec la « tradition apostolique », qu’il ne connaissait évidemment pas puisqu’elle n’existait pas au moment où il a écrit ! Il est au moins un argument qui permet d’affirmer qu’Eusèbe n’a certainement pas inventé, ni le personnage, ni les citations qu’il tire de son œuvre : le simple fait qu’Eusèbe cite de Papias des propos qui démentent la tradition dont, lui, Eusèbe est un représentant, un défenseur, et, en tant qu’évêque (épiscope) un garant, est une caution suffisante pour admettre que lorsque le même Eusèbe dit que Papias affirme qu’André, Philippe, etc. ont été des Anciens d’une Assemblée, et non des Apôtres, encore moins des « Prêtres, il est absolument fiable.

Si aucun auteur antique du IIe ou du IIIe siècle ne cite Papias, c’est parce qu’il était un témoin gênant, trop souvent en désaccord avec la « tradition apostolique », qu’il ne connaissait évidemment pas puisqu’elle n’existait pas au moment où il a écrit !

Tel est en vérité le problème : étant donné que ma démarche, qui n’a pas été motivée par la haine du christianisme mais parce qu’il m’est apparu à un moment donné qu’il fallait rendre à Jésus de Nazareth sa véritable stature humaine ; étant donné que ma démarche m’a conduit à dénoncer, à l’origine du christianisme et de ses textes fondateurs, les Evangiles, de l’authenticité desquels les Eglises se prétendent garantes, une tromperie, une duperie ou une imposture, peu importe le mot, tout expert institutionnel de ces textes ou bien traitera mon travail par l’ignorance, ou bien, avec une réaction de dignité offensée, par le dédain,  ou bien, s’il lui a fallu me lire, par un argument de mauvaise foi comme l’est celui de ceux qui arguent « d’une méthode si ardue qu’elle est impraticable ». L’argument le plus employé pour disqualifier mon propos est d’affirmer que je suis le seul à défendre mon point de vue, « il est donc subjectif ; un point de vue majoritaire est un point de vue ‘objectif’ et ‘scientifique’ ! » (je n’invente pas). « Courage » et « lâcheté » seraient peut-être des critères plus pertinents pour juger de la qualité d’un point de vue « isolé » ou d’un point de vue « majoritaire ». Le garant de mon point de vue, c’est ce que Papias a écrit dans un grec d’une syntaxe de grande tenue. Ma lecture de la syntaxe de Papias est celle qui est requise pour l’intelligence de ce qu’il a écrit, et elle sera celle de tous ceux qui, ayant acquis la compétence de lecture des textes en grec dérivés du dialecte de l’Attique, auront pour seul souci l’intelligence de ce qu’ils lisent sans le biaiser par obéissance à une autorité dont l’institution remonterait à une source divine !

Ma démarche n’a pas été motivée par la haine du christianisme mais parce qu’il m’est apparu à un moment donné qu’il fallait rendre à Jésus de Nazareth sa véritable stature humaine.

Aucune lecture critique ne peut tenir un texte pour sacré. La fabrique du sacré, pas plus que le fonctionnement mental, n’est un objet interdit à la connaissance.

Aucune lecture critique ne peut tenir un texte pour sacré. La fabrique du sacré, pas plus que le fonctionnement mental, n’est un objet interdit à la connaissance.

Aspects linguistiques des textes

MCS : Vous appuyez votre thèse sur des démonstrations grammaticales très détaillées. Ce procédé est courageux dans la mesure où vous donnez aux exégètes la possibilité de vous contredire. Mais dans le même mouvement, vous livrez les éléments propres à convaincre les sceptiques sur vos hypothèses fortes. 

Parlez-nous des aspects linguistiques de ces textes. On comprend que l’Évangile de Luc, par exemple, est un tissage de grec de la koinè et d’un grec plus sémitisant. Comment ces deux langues se mélangent-elles ? Est-il facile de les distinguer ?

AS : Je dirai plutôt que le texte dit « Evangile de Luc » comporte deux tissages, l’un en grec standard, l’autre en sabir sémitico-grec : on a pu coudre entre eux ces deux tissages pour en former des pans entiers d’une seule tunique, mais il n’était pas possible, disons, de les fusionner, de les mélanger. Et donc il est facile de les distinguer. 

Deux méthodes sont possibles, qui reviennent au même : si vous êtes un bon connaisseur des particularités de l’araméen, vous repérez dans le texte des façons de dire ou des locutions ou des emplois des modes « araméens », vous les pointez et vous les sortez de l’ensemble. Les lettrés adeptes de la Loi de Moïse qui n’étaient pas hellénophones mais écrivaient en grec, s’appuyaient sur la langue de la Septante, que j’ai pratiquée par la lecture, assez pour avoir rédigé un ouvrage sur la fondation du judaïsme à l’appui de 2Esdras,11 synthèse, dans la Septante, des livres d’Esdras et de Néhémie en hébreu12. Mais cette méthode ne permet pas de savoir si le texte restant après élimination des araméismes ou hébraïsmes est conforme au grec standard. Or rares – en est-il même encore qui l’aient fait ? – sont les spécialistes du Nouveau Testament qui ont lu, en plus des textes de la Bible et du Nouveau Testament, de la littérature « profane » ou qui sont capables de lire, dans sa langue, un auteur grec. Mes connaissances de la langue classique en grec me sont suffisantes pour repérer dans les Evangiles toute intrusion d’un élément étranger à la syntaxe de la langue standard ou toute manière de parler, façon de dire, qui heurteraient une oreille grecque. 

Il reste qu’Il faut être extrêmement attentif pour ne pas laisser échapper des éléments isolés ; dans mon premier établissement du texte grec de l’enseignement, j’ai commis une ou deux erreurs (il ne faut pas confondre une « demande » avec une « prière », par exemple). Le second établissement est en phase d’achèvement d’une expertise par Alessandra Lukinovich, autrefois chargée de cours (grammaire et littérature) à Genève, bonne connaisseuse de la langue de la Septante, de l’hébreu biblique et de l’araméen. J’ai déjà fait état de son évaluation dans les Remerciements au début de l’Enseignement. La tâche importante est de sortir cet enseignement du magma évangélique et de l’ensemble des nébulosités « religieuses », que je tiens pour des spéculations stériles. Je précise que je n’inclus pas les textes mystiques dans ces nébulosités.

A suivre : la vie de Jésus de Nazareth

1Enseignement de Jésus, suivi du Mémoire des Chrestiens et De Jésus de Nazareth à la fondation du christianisme, 2024, éditions Golias
2
De Jésus de Nazareth à la fondation du christianisme, p.96
3
Enseignement de Jésus, p.4
4
André Sauge : Jésus de Nazareth contre Jésus-Christ – I- La condamnation à mort ; -II- La Fabrique du Nouveau Testament, Publibook, Paris 2012 ; -III- La Restitution de l’enseignement de Jésus de Nazareth “texte grec”
5
Les Christiens sont les adeptes de Jésus-Christ
6
Enseignement de Jésus, p.19
7
Professeur agrégé, directeur du Département d’information et de communication de la Faculté des Lettres et des Sciences humaines de l’Université de Laval
8
De Jésus de Nazareth à la fondation du christianisme, p.19
9
L’Iliade, poème athénien de l’époque de Solon, Berne, Peter Lang, 2000
Iliade, langue, récit, écriture : l'épopée homérique et l'invention de la citoyenneté, Peter Lang, 2007
L'odyssée ou le retour d'Ulysse : un traité d'économie politique, Peter Lang, 2018
Remarques sur quelques aspects linguistiques de l’épopée homérique et sur leurs conséquences pour l’époque de fixation du texte, in Gaïa,
Revue interdisciplinaire sur la Grèce archaïque, numéro 8, 2004

10
Revue de l’histoire des Religions dont la rédaction est établie au Collège de France
11
Livre apocryphe de la Bible, considéré comme un écrit apocalyptique
12
La Septante : traduction de la Bible hébraïque en grec ancien, réalisée entre le IIIe et le IIe siècle avant notre ère.

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